LETTRE
À MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, COPIE AU CIEL
FAITES-LE pour les jeunes qui vous
considèrent comme un père !
Avec tout le respect que je vous dois, je
me permets de vous écrire ! A l'heure où je vous parle, je suis une jeune
diplômée en traduction, un cursus sans faille, en chômage, voilà deux ans, ça
n'étonne personne ! Et sachez que je me prépare psychologiquement à l'être
encore pour longtemps... A l'heure où je vous parle, mon grand frère, orphelin
comme létait mon père, entre le SUICIDE et la HOGRA, a choisi la DOULEUR de
l'EXIL loin de tous ceux qu'il aime et qui l'aiment : des JEUNES comme lui et
moi continuent de mourir «HARGA et SUICIDES».
Algérienne à part entière : mes grands parents ont défendu ce pays et construit
cette république, mes parents honnêtement l'ont servie. Monsieur le président !
J'ACCUSE dix ans de HOGRA, d'indifférence et de mépris qu'a vécus ma famille
surtout ma mère (cadre supérieure, élue, intègre et courageuse) ! Monsieur le
Président, de la HOGRA découlent la HAINE et la violence, tous ceux qui tissent
la vérité sont marginalisés, pour étouffer toute velléité de montrer la
réalité, moi aussi je veux PARTIR aujourdhui, c'est le REVE de tout opprimé,
dont la DIGNITE est étouffée. QUITTER LEUR PAYS ! Beaucoup en souffrent malgré
exclus de ses bienfaits, ce n'est pas parce quils manquent de patriotisme, ni
parce qu'ils sont incapables, la valeur que représentent ces jeunes et ce
GACHIS entraînent une grande perte, c'est à cause de leur détresse certes, un
capital détourné vers l'inconnu à la conquête de l'espace vital. Monsieur le
Président, les mots restent impuissants ! Il est temps d'inverser la longue
dégradation, est-ce un hasard que l'élite prend la fuite? La discrimination, la
médiocrité, la compétence hypothéquée, la promotion de ceux qui n'ont jamais
fait l'université, laisse les cadres de valeurs sans avenir, où est donc
l'éthique et la déontologie ? Chaque année qui passe voit fondre les valeurs et
grandir plus les injustices et les inégalités, l'arbitraire, la discrimination.
Tous les jeunes, dans une voie unique, n'ont pas la même chance, devant la loi
du fric, incapables de discernement ils choisissent les corrompus. La situation
est URGENTE. Je me permets encore dALERTER, l'avenir des jeunes est ENTRE LES
MAINS de ceux qui sont en charge, Monsieur le Président, appelez ces jeunes à
revenir aux sources et chassez l'illusion de la dignité en dehors de l'Algérie
; commencez par une bonne gouvernance qui repose sur le principe de la justice
sociale et du partage. Elle est la base du sentiment d'appartenance et d'amour
de la patrie, plus d'égalité des chances et bannir l'intervention des
connaissances. Que voulons-nous, nous autres les jeunes : nous comprendre et
nous donner l'estime de nousmêmes, nous voulons de l'amour et du respect comme
donnent ces responsables à leurs enfants. Récompenser le mérite et sanctionner
la faute, telle est à mes yeux la philosophie. Vous avez une mère que vous
aimez bien, que Dieu la protège. La mienne je l'aime aussi mais je n'ai pas pu
la protéger. J'assiste impuissante et je vois comment on la malmène jusqu'à la
rendre malade. El hamdoulilah, la justice divine est intervenue et ils sont en
train de payer l'un après l'autre ce qu'ils nous ont fait subir. FAITES-LE pour
les jeunes qui vous considèrent comme un père et qui attendent un changement,
qui comptent sur vous ; mais avant, réalisez-moi ce rêve, permettez-moi de vous
rencontrer et de vous raconter.
Ghodbane A.
(en réponse à Mme Khadidja)
Partir sans laisser de mot ni d'adresse.
Peut-être sans raison, et sur un coup de tête
Tu as laissé les gens qui t'aiment en
détresse et tu as gâché toutes les fêtes
Pour laisser ta terre natale
Tu as pris ce bateau fatal
Pour des folies, et de faux rêves
Tu as pris le chemin de non-retour
Tu as juré, ça passe ou ça crève
Sache qu'ici on t'aime toujours
Pour laisser ta terre natale
Tu as pris ce bateau fatal
Oui, tu souffres et tu vis l'indifférence
Mais sache que ton avenir n'est ni en
Espagne, ni en France
Et si tu veux changer de vie
Ce n'est non plus en Italie
Pour laisser ta terre natale
Tu as pris ce bateau fatal
Donne le temps à ton pays
Qui vient de vaincre, après une noire décennie
Aujourd'hui l'espoir est permis
La vie est en Algérie
Oublie ce bateau fatal
Et regarde vers ta terre natale.
Abdallah Ferkous
Source : http://www.lesoirdalgerie.com (du 26 juillet 2008 )